Pages

A propos de la chasse aux sorcières, une interview d'Alison Rowlands

Le blog est un peu au repos ces temps-ci, à la fois en raison de mes activités estivales et de ma mobilisation sur l’écriture de mon prochain bouquin. Cependant, il ne dort que d’un œil, et je vois repasser sur les réseaux sociaux des publications qui présentent la chasse aux sorcières comme un crime dirigé contre les femmes, leurs prérogatives et leur place sociale, par le capitalisme naissant. Avec l’ami Yann Kindo, nous avions tenté de montrer les abus et erreurs que contenait un livre en vogue dans les milieux d’extrême-gauche consacré au sujet : Caliban et la sorcière, de Sylvia Federici. En faisant quelques recherches, je viens de tomber sur une interview donnée à L’Express le 30 septembre 2022 par l’une des meilleures spécialistes du sujet, Alison Rowlands. Même si l’entretien est articulé autour de propos tenus par Sandrine Rousseau, ce sont bien par ricochet les thèses de Federici qui y sont discutées (et réfutées), sur au moins trois points : l’ampleur de la chasse aux sorcières, le sexe de ses victimes et leurs activités sociales, en particulier celles qui seraient liées au savoir médical.

L’Express : Historiquement, est-il plus exact de parler de « procès en sorcellerie » ou de « chasse aux sorcières » ?

Alison Rowlands : En tant qu’historienne, je préfère utiliser l’expression « procès en sorcellerie ». Hélas, de nombreux abus ont été commis lors de ces procès, à cette époque, par rapport aux normes modernes en matière de procédure judiciaire. Cependant, il faut se rappeler qu’à partir du XVIe siècle, tous les pays européens ont adopté des lois contre la sorcellerie, de sorte que les personnes accusées ont été jugées dans des tribunaux selon les lois de leur époque. L’expression « chasse aux sorcières » me semble donc inappropriée dans la mesure où elle implique l’idée d’une violence débridée, massive, n’obéissant à aucune règle.

Il faut également tenir compte de la question des variations régionales. Dans certaines régions d’Europe, toutes les accusations de sorcellerie ne faisaient pas systématiquement l’objet d’un procès et même une fois devant un tribunal, les procédures pouvaient être relativement lentes et prudentes, le recours à la torture (qui faisait de toute façon partie intégrante de la procédure judiciaire pénale dans la plupart des pays d’Europe à cette époque) étant réglementé. C’est dans les régions qui ont connu des épisodes très sévères et rapides de persécution des sorcières que les populations ont « chassé » les sorcières présumées, souvent considérées comme étant de connivence avec le diable.

Ces procès visaient-ils uniquement les femmes ?

Absolument pas. Les données sur les procès en sorcellerie montrent qu’environ un cinquième à un quart des personnes poursuivies étaient des hommes (et les enfants pouvaient également être jugés pour sorcellerie). Là encore, les variations régionales ont joué un rôle important. Par exemple, les hommes étaient majoritaires parmi les personnes poursuivies en Normandie, en Islande, en Estonie et en Russie. Il est vrai, cependant, que les femmes étaient plus susceptibles d’être poursuivies pour sorcellerie dans toute l’Europe. Mais contrairement à ce que soutient une certaine conception romancée de ce fait historique, elles n’étaient pas « visées » pour leur condition de femme.

Cette nuance est cruciale pour ne pas se méprendre sur les véritables facteurs responsables de la prolifération de ces procès, qui ne peuvent être réduits à la structure patriarcale de la société de cette époque. Celle-ci était une condition préalable importante des procès en sorcellerie, mais pas leur cause.

En France, cependant, certaines – comme la députée écologiste Sandrine Rousseau – soutiennent qu’il s’agissait de « violentes campagnes, menées par la justice des hommes, répondant à des critères strictement misogynes ». La même Rousseau affirme par exemple, dans l’ouvrage Androcène, qu’il s’agissait d’une « chasse aux femmes profondément liée à l’émergence d’une vision viriliste et androcentrée du monde »...

Réduire les procès en sorcellerie à des campagnes misogynes est une simplification excessive qui ignore les spécificités culturelles du début de la période moderne (vers 1450-1750). Les sociétés du début de l’ère moderne étaient patriarcales et de nombreux hommes étaient sans doute misogynes, mais cela ne conduisait pas nécessairement les hommes à considérer toutes les femmes comme des sorcières. En effet, cette même misogynie a également conduit certains hommes à arguer de la faiblesse physique et psychologique des femmes pour plaider en faveur de la fin des procès de sorcières (en d’autres termes, les femmes méritaient de la pitié plutôt que des poursuites).

Le sexe des accusés (et de ceux qui portent les accusations) doit être examiné en relation avec d’autres marqueurs de statut. Il convient de se demander « qui exerçait le pouvoir sur qui ». Les hommes sur les femmes, bien sûr, mais aussi les riches sur les pauvres, et les plus instruits sur les moins instruits. En d’autres termes, même à cette époque, une femme n’était pas réductible à sa condition de femme et pouvait détenir plus de pouvoir qu’un homme en fonction de sa richesse, de ses relations ou de sa position sociale. Cela explique en partie pourquoi de nombreuses accusations de sorcellerie portées contre des femmes provenaient d’autres femmes, même si elles étaient ensuite jugées dans des tribunaux entièrement dirigés par des hommes.

En 2019, Sandrine Rousseau osait même le parallèle entre les procès en sorcellerie et les féminicides, un terme utilisé pour désigner le meurtre d’une femme par un homme en raison de sa condition de femme.

L’utilisation anachronique de ce terme est extrêmement problématique pour l’historienne que je suis ; et donne l’impression que l’histoire est révisée à des fins politiques. La principale condition préalable aux procès pour sorcellerie était la peur des sorcières (et non des femmes) ; on pensait que les sorcières avaient le pouvoir de nuire à d’autres personnes grâce à la magie, et souvent, qu’elles étaient aussi de mèche avec le diable. De nombreuses accusations de sorcellerie étaient donc lancées pour expliquer et traiter un malheur autrement inexplicable – un enfant malade, la mort du bétail, une mauvaise récolte, et ainsi de suite.

Impuissantes face à ces événements, les communautés cherchaient une justification et donc un coupable. En général, la personne considérée comme coupable était peut-être un peu plus âgée et plus pauvre que la moyenne, mais la principale caractéristique était qu’il s’agissait d’un voisin avec lequel l’accusateur s’était disputé, souvent verbalement agressif et avec lequel il était difficile de s’entendre. Par ailleurs, la plupart des femmes accusées étaient ou avaient été mariées. C’est dans les procès de plus grande envergure – où les gens en sont venus à croire à un rassemblement collectif de sorcières – connu sous le nom de « sabbat des sorcières » – qu’un éventail de plus en plus diversifié de suspects a pu faire l’objet d’accusations (hommes, enfants, et même clercs).

Pourquoi ces procès ont-ils commencé ?

Pour répondre à cette question, nous devons faire la distinction entre les conditions préalables (c’est-à-dire les facteurs qui ont rendu les procès possibles) et les causes (les facteurs qui ont donné le coup d’envoi des épisodes dans différentes régions). Les principales conditions préalables sont les suivantes : les changements juridiques qui ont facilité les poursuites pour sorcellerie ; la nature patriarcale de la société (qui a rendu plus probable l’accusation des femmes) ; le petit âge glaciaire (une période de mauvais temps qui a rendu les gens plus effrayés par les sorcières) ; et une nouvelle croyance selon laquelle la sorcellerie constituait un crime religieux, apparue au XVe siècle. Ce dernier point est important, étant donné que la société de l’époque était très religieuse. Pour résumer, au XVe siècle, des inquisiteurs à la recherche d’hérétiques ont été confrontés à des croyances populaires magiques et ont supposé qu’ils avaient trouvé une nouvelle secte d’hérétiques appelée « sorcières ». Ils ont commencé à publier des livres sur les « sorcières » et l’idée s’est répandue ainsi.

Le XVIe siècle a connu des changements religieux massifs en Europe, avec la Réforme et diverses guerres de religion. Dans ce contexte, tout le monde avait davantage peur du pouvoir du diable (et donc davantage peur des sorcières). Certains dirigeants protestants et catholiques ont essayé de montrer leur piété en persécutant les hérétiques et les « sorcières ». Cependant, il est important de souligner que, si l’idée de la sorcellerie en tant qu’hérésie venait de l’Église, pratiquement tous les procès en sorcellerie du début de l’ère moderne étaient menés par des tribunaux séculiers, qui considéraient la sorcellerie comme un crime à la fois laïc et religieux.

Dans Par-delà l’Androcène, Sandrine Rousseau écrit que « pendant trois siècles, des centaines de milliers de femmes ont été emprisonnées, torturées, dépossédées, se sont vu confisquer terres et biens. Au moins cent mille ont été assassinées. »

Les recherches universitaires sur les procès en sorcellerie suggèrent qu’environ 100 000 à 120 000 personnes ont été accusées de sorcellerie en Europe du XVe au XVIIIe siècle, et qu’environ 40 000 à 60 000 d’entre elles ont été exécutées. Des milliers de personnes ont donc été exécutées, mais pas des centaines de milliers, et pas uniquement des femmes. Le meilleur ensemble de données a été compilé par l’historien allemand Wolfgang Behringer ; il a estimé le nombre d’exécutions dans une zone géographique donnée par rapport à la population totale probable, pour donner une idée de l’intensité globale des procès. En France, Behringer a estimé le nombre total d’exécutions pour sorcellerie pour cette période à 5 000, pour une population de 20 000 000 d’habitants.

Le ratio par habitant était donc de 1 sur 4 000. Bien sûr, comme les procès de sorcellerie étaient très spécifiques à une région, il pouvait toujours y avoir des procès à grande échelle avec de nombreuses exécutions en un court laps de temps ; certains des épisodes les plus horribles pouvaient voir des centaines de personnes exécutées en quelques années seulement. Et bien sûr, les données tendent à ne porter que sur les exécutions. Mais être jugé pour sorcellerie devait être une expérience profondément traumatisante et, même s’ils étaient libérés, les suspects devaient avoir du mal à continuer à vivre dans leur communauté d’origine.

Pourquoi la sorcière est-elle devenue une icône féministe ?

Au XIXe siècle, le féminisme de la première vague, qui revendiquait l’égalité des droits civils et politiques, a cherché dans l’histoire des illustrations de l’oppression féminine. Le texte clef est celui de la féministe américaine Matilda Joslyn Gage, qui consacre un chapitre de son livre Woman, Church and State (publié en 1893) à la « sorcellerie ». Gage s’est inspirée des récits "rationalistes" du XIXe siècle sur les procès de sorcières (qui accusaient l’Église d’avoir « inventé » le concept de sorcière hérétique) et de l’idée « romantique » de cette époque, selon laquelle les sorcières étaient en réalité des « femmes sages » et les scientifiques de leur temps.

Le manque de recherche scientifique durant cette période (et le fait que les récits sensationnels se vendaient mieux !) a été un facteur important dans la prolifération de ces traitements « romantiques ». Par exemple, le livre à succès de l’historien français Jules Michelet, Les Sorcières (1862), présentait les rassemblements de sorcières comme de véritables événements « cultuels » dirigés par des prêtresses, exprimant une défiance paysanne vis-à-vis de l’Église et l’État. Dans le cadre du mouvement féministe de la deuxième vague, et afin de mobiliser l’activisme politique des femmes, des féministes radicales telles que Mary Daly et Andrea Dworkin ont redonné vie aux travaux de Gage sur la sorcellerie, à la fin des années 1960 et dans les années 1970, insistant sur l’idée que les femmes avaient été brutalement persécutées en tant que sorcières. Dworkin, par exemple, a qualifié la persécution des sorcières de « gynocide » et a affirmé que c’était la misogynie des hommes et la peur de la sexualité des femmes qui avaient motivé les procès en sorcellerie.

Les sorcières étaient-elles des sage-femmes ou des guérisseuses, comme le soutiennent de nombreuses féministes?

Les historiens ont montré que, si les sage-femmes étaient parfois jugées pour sorcellerie, elles n’étaient pas globalement les cibles spécifiques d’une chasse aux sorcières menée par les élites. L’insistance féministe sur cette idée provient en grande partie d’une section du Malleus Maleficarum, un texte démonologique de la fin du XVe siècle rédigé par un inquisiteur dominicain, qui fait référence aux « sorcières sage-femmes ». Le livre de Gage de 1893, qui présentait les procès en sorcellerie comme une tentative de l’Église chrétienne d’éliminer les connaissances des femmes en matière de médecine et de guérison, a également contribué à créer cette idée, qui s’inspire de l’école de pensée romantique allemande du XIXe siècle, incarnée par les frères Grimm, selon laquelle les procès en sorcellerie visaient les « femmes sages », porteuses de connaissances rituelles et médicinales dans leurs communautés.

La plupart des habitants de l’Europe du début de l’ère moderne croyaient en une modeste « magie » curative, qu’ils pratiquaient probablement, et qui combinait souvent des rituels et des bénédictions avec des remèdes à base de plantes. Les femmes au foyer, en particulier, étaient responsables de la santé et du bien-être de leur famille et étaient censées connaître les remèdes à ce titre. Mais les « gens rusés » (les spécialistes de la magie et de la médecine qui offraient leurs services à leur communauté locale contre rémunération) étaient plus souvent des hommes que des femmes. L’historien anglais Owen Davies, par exemple, a montré que deux tiers des personnes identifiées dans les documents historiques comme étant des « cunning folk » étaient en fait des hommes. Cela s’explique notamment par le fait que cette pratique était davantage liée à l’alphabétisation, qui était plus courante chez les hommes.

Pourquoi ces procès ont-ils pris fin?

Les épisodes de procès individuels ont souvent pris fin parce que les communautés ont réalisé que la persécution était une mauvaise idée ; elle coûtait beaucoup d’argent, tuait beaucoup de gens et laissait les communautés socialement divisées et économiquement faibles. Le phénomène global des procès en sorcellerie a pris fin en raison de la perte d’intérêt des élites laïques, qui ont progressivement cessé de croire à la sorcellerie et se sont moins préoccupées de la piété de leurs sociétés. Il y avait également des raisons administratives, le désir d’un contrôle centralisé sur les tribunaux de première instance jouant un rôle dans certaines régions.

Par exemple, en France, le Parlement de Paris a freiné l’enthousiasme des tribunaux locaux pour les procès en sorcellerie dans le cadre de sa volonté de centraliser le pouvoir judiciaire. Et en 1682, Louis XIV a publié un édit qui dépénalisait effectivement la sorcellerie. Ces facteurs contribuent à expliquer le nombre relativement faible d’exécutions pour sorcellerie en France (5 000 pour une population de 20 millions d’habitants) par rapport à l’Allemagne (25 000 pour une population de 16 millions d’habitants), dont le système juridique était beaucoup plus décentralisé.

A vous écouter, il semble difficile de distinguer les interprétations féministes des faits historiques. Sont-ils devenus indissociables ?

Bonne question ! Je pense qu’un point crucial est que la sorcellerie – et les procès en sorcellerie – intéresse de nombreuses personnes différentes (féministes, praticiens modernes de la sorcellerie, écrivains de fiction...), dont beaucoup ne sont pas des historiens universitaires. J’en suis une et je dois donc m’en tenir aux attentes de ma discipline (par exemple, en ce qui concerne les preuves historiques et leur interprétation) quand j’écris ou présente un exposé sur les procès en sorcellerie du début de l’ère moderne. Lorsque j’enseigne cette matière, je sensibilise (bien sûr) mes étudiants aux récits féministes des procès en sorcellerie ; comme tout autre récit, nous évaluons leur paternité et le contexte de leur production de manière critique, pour voir comment cela a pu les façonner.

Les comptes rendus féministes radicaux des procès en sorcellerie contiennent souvent des inexactitudes historiques et sont (délibérément) écrits pour être provocateurs et émotionnels plutôt que « savants », mais ils ont encouragé les historiens à prendre le « patriarcat » et le « genre » beaucoup plus au sérieux dans leurs propres travaux sur la persécution des sorcières.

10 commentaires:

  1. Merci Christophe, pour nous avoir communiqué ce très bon article. Un détail : Michelet n'a pas écrit "Les Sorcières" mais "La Sorcière", et c'est un livre passionnant... à condition de ne pas le lire comme un livre d'Histoire (au sens contemporain).
    M.G.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien vu. L'erreur figurant dans l'interview originale, je vais la laisser, mais merci d'avoir rectifié.

      Supprimer
    2. Dans "La Sorcière", Michelet n'est pas historien au sens contemporain du mot. Son œuvre est plus psychologique et poétique qu'autre chose : il imagine, il re-crée l'humiliation que pouvait ressentir une femme du peuple au Moyen-âge et à la Renaissance, dans une société [qu'il voit comme] oppressive et machiste. La sorcellerie a été selon lui, dans ce cadre, un phénomène de revanche des opprimées : d'abord un simple rêve d'évasion, une façon de se rassurer, puis un fantasme de toute-puissance, enfin des pratiques dont la pratiquante elle-même se persuadait de l'efficacité, et qui d'ailleurs pouvaient par hasard se révéler efficaces.
      "La Sorcière" est un texte très beau, subtil, et qui manifeste une vraie tendresse de Michelet envers les opprimés en général et les femmes en particulier. Il est dans leur camp. Mais on ne peut pas le lire aujourd'hui comme un livre d'histoire.
      Marc Guillaumie.

      Supprimer
  2. des informations très utiles pour qui étudie le sujet des sorcières et n'a eu vent que des échos ultra-féministes.... merci Christophe !
    Marianne W.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un détail, mais cela m'embête toujours quand on parle de positions "féministes" à propos de gens qui défendent des thèses fausses, que ce soit sur les sorcières ou le matriarcat primitif. Que ces gens se disent féministes, c'est une chose, mais je crois qu'on peut - et même qu'on doit - être féministe tout en rétablissant la vérité sur ces sujets, parce que le féminisme (comme quelques autres) est un idéal qui n'a aucun intérêt à ce genre de fariboles.

      Supprimer
  3. Je ne comprends pas bien le but de cette interview ! Est-ce un procès à charge contre Sandrine Rousseau ou un article sur la chasse aux sorcières ? Quel contentieux y a-t-il en ces deux femmes ? Je n'ai rien appris d'intéressant, mais juste assisté à un déferlement de haine contre cette députée écologiste. A-t-on vraiment besoin de ça, surtout en ce moment ? Je suis déçue.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ramener cette discussion à un contentieux personnel (en l'occurrence, inexistant à ce que je sache), c'est passer à côté de ce qui fait tout son intérêt : tout simplement, la recherche de la vérité - ce qui devrait être la préoccupation de tout individu militant pour une cause juste, non ?
      Que L'Express ait eu comme objectif de se payer Sandrine Rousseau, c'est probable, et on n'est évidemment pas obligé d'être dupe. Mais la question demeure : Sandrine Rousseau (et surtout, avant elle, bien d'autres) a-t-elle affirmé des choses historiquement fausses ? Et si oui, en quoi est-ce un bénéfice pour les positions qu'elle veut défendre en faisant cela ?

      Supprimer
    2. Au passage, on peut noter que ce n'est pas la première fois que Sandrine Rousseau est mis en cause pour sa tendance à malmener les faits. Le livre de Vera Nikolski (qui n'est pas historienne, mais qui se tient à une certaine rigueur méthodologique dans la démonstration de sa thèse dans uFéminicène) s'en prend aussi à la députée pour les propos hasardeux qu'elle a tenu. Il me semble
      que Rousseau paye là une tendance à affirmer avec applomb des thèses très tranchées sans trop se préoccuper de véracité historique ou sociologique…

      Supprimer
  4. Je ne sais pas Edwige , en fait j'ai trouvé cette interview plutot modérée et on pourrait même en tirer des arguments en faveur d'un discourt politique engagé... relisez la dernière phrase , cette scientifique admet que la recherche académique (bien trop "académique" ?) peut être bousculée par une vision politique .
    Après des deux discours n'ont pas la meme valeur mais quand le politique avance que cette période fut une "chasse aux sorcières" et que le (la) scientifique répond que 25% à 30% des proces concernaient des hommes , je me dit qu'il s'agissait d'une "licence politique" assez pardonable de la part de la première.
    En fait il me semble que cet article nuance fortement le propos militant ( et c'est son role) sans explicitement ranger le discours politique dans le n'importe quoi.
    Comme souvent les causes des mouvements historiques aussi globaux sont multiples et évolutives et dire qu'une cause n'est pas la principale n'implique pas qu'elle soit absente.
    Amha chacun son role dans cette "polémique" bien utile.

    RépondreSupprimer
  5. Je ne souhaitais choquer personne, mais sur ce blog je m'attends toujours à des articles scientifiques et de qualité. Sandrine Rousseau est une politique "politicienne", alors laissons là à ses joutes électorales. Personne n'est dupe de ces fausses accusations et j'aurai juste voulu en apprendre plus sur les procès de sorcellerie du Valais ou sur les conséquences psychologiques de l’épidémie de peste noire, par exemple.
    Au plaisir de vous lire encore.

    RépondreSupprimer