Une version mise à jour de la brochure « L'Oppression des femmes... »
Le texte de ma brochure « L'oppression des femmes... » n'avait pas été révisé depuis 2016. Je viens de procéder à un petit toilettage, avec quelques modifications cosmétiques mais surtout l'ajout d'une partie qui lui faisait défaut, sur la manière dont on peut reconstituer le passé à partir des indices disponibles. La brochure a ainsi grossi de deux ou trois pages, mais elle reste un moyen rapide de prendre connaissance du raisonnement que je défends, et qui est exposé avec beaucoup plus de détails dans mon Communisme primitif.
Et tant que j'y étais, j'en ai profité pour donner un petit coups de peps à la maquette.
C'est donc cette version 2023 qui est dorénavant téléchargeable sur ce blog en version pdf ou en version epub (avec une mise en page aléatoire), au moins dans sa version française - la mise à jour des traductions se fera peu à peu.
Et, pour information, je recopie ici la partie qui a été rajoutée (en omettant les quelques références en notes de bas de page) :
Remonter le temps…
Les faits qui viennent d’être présentés concernent uniquement des sociétés sur lesquelles nous disposons d’observations directes, et qui étaient donc encore vivantes dans les derniers siècles. Dans quelle mesure peut-on considérer qu’ils donnent une image fidèle du passé, comme si ces sociétés étaient en quelque sorte restées figées à un stade antérieur ? C’est précisément cette démarche qu’appliquaient Morgan et Engels, en supposant de surcroît que le cas iroquois était généralisable et qu’il représentait le modèle universel de « l’économie communiste domestique » typique de la « Barbarie inférieure ». Mais il est clair que les choses ne sont pas aussi simples, d’autant plus que l’ethnologie a montré que sur une même base technique et économique, certains rapports sociaux sont susceptibles de varier considérablement – c’est le cas de ceux qui prévalent entre les sexes. Inversement, il serait absurde de rejeter par principe tout raisonnement par analogie entre les sociétés observées en ethnologie et celles qui ont pu exister dans le passé. On ne peut donc qu’adopter une attitude prudente, en s’efforçant de cerner au plus près quels sont les éléments que l’on peut extrapoler, et avec quelle confiance.
En ce qui concerne la domination masculine, répétons-le, sa présence, à des degrés divers, dans une très grande majorité de ces sociétés remet clairement en cause l’idée selon laquelle elle serait incompatible avec l’égalitarisme économique et qu’elle serait nécessairement apparue tardivement, avec l’émergence des classes sociales. Mais si l’on peut donc affirmer que cette domination pouvait fort bien exister dans le passé néolithique ou paléolithique, il est beaucoup plus difficile de démontrer formellement que tel était bien le cas. Trois arguments plaident néanmoins en ce sens.
Le premier est que si l’on rejette l’idée que la domination masculine plonge ses racines loin dans le passé, il faut expliquer quand et pourquoi elle serait apparue dans ces sociétés un peu partout sur la planète, à une époque nécessairement récente et par conséquent de manière indépendante. Pour ne parler que des chasseurs-cueilleurs, à quelle période et pour quelles raisons les hommes se seraient-ils mis à dominer les femmes chez les Inuits, en Terre de Feu, en Australie, etc. alors qu’ils ne le faisaient pas il y a quelques millénaires ? Personne ne s’est aventuré à répondre à cette question, et pour cause : une telle réponse, quelle qu’elle soit, nécessiterait des hypothèses très lourdes et hasardeuses – bien plus, en tout cas, que d’admettre tout simplement que les mêmes causes produisant les mêmes effets, la domination masculine, dans ses mille nuances, existait déjà dans la plupart des sociétés préhistoriques depuis des temps très reculés.
« Femmes préhistoriques » (J. Tissot, 1895) |
Le second argument concerne la division sexuée du travail qui, comme on le verra dans la partie suivante, constitue une dimension fondamentale de l’inégalité des rapports entre les sexes. Sous certaines conditions, cette division sexuée du travail peut imprimer sa marque sur les corps des individus et être identifiée par les traces archéologiques. Pour le Néolithique, toutes les études confirment son existence et sa conformité avec les observations ethnologiques – en particulier, l’association étroite entre les hommes et les armes. Le Paléolithique, malheureusement, est beaucoup plus avare en vestiges. Les sépultures sont très rares et les squelettes souvent en mauvais état, ce qui fait qu’il est très difficile d’avoir des certitudes. Le seul indice disponible, récemment découvert, révèle une marque sur certains coudes droits d’individus masculins – et d’eux seuls – qui serait compatible avec la répétition du geste du lancer et dont la plus ancienne remonte à 25 000 ans. Ajoutons sur ce point que même si ces dernières années, les annonces tonitruantes à propos de femmes chasseuses se sont multipliées, l’écho donné à ces travaux est inversement proportionnel à leur solidité ; c’est notamment le cas d’une étude emblématique publiée en 2020 à propos d’un squelette péruvien en particulier et de l’Amérique paléolithique en général. En fait, au-delà de tel ou tel cas archéologique, c’est aujourd’hui l’idée d’une absence de division sexuée du travail au Paléolithique qui fascine les milieux progressistes, comme si cette idée constituait en quoi que ce soit un appui pour les aspirations féministes actuelles.
Enfin, ces dernières années, une troisième catégorie d’indices a été apportée par le renouveau des approches dans l’étude des mythes. Certains chercheurs ont en effet appliqué à leurs éléments constitutifs (les « mythèmes ») les méthodes forgées pour reconstituer l’arbre généalogique des espèces vivantes à partir de leur ADN. Les arbres que l’on peut bâtir ainsi pour les mythes s’avèrent remarquablement cohérents avec ce que l’on sait des migrations humaines. Ils permettent de situer l’époque et le lieu de la naissance de certains récits ; par exemple, celui selon lequel l’humanité est apparue sur Terre en émergeant d’un monde souterrain, ou celui qui raconte comment elle fut jadis presque entièrement exterminée par un déluge. En ce qui concerne les rapports hommes-femmes, un ensemble de mythes font état d’un matriarcat primitif qui mena au chaos et qui fut renversé, instaurant et justifiant ainsi l’ordre actuel du monde, dirigé par les hommes. Si de tels récits ne permettent nullement de conclure à la réalité de ces matriarcats révolus dont ils font état, ils sont en revanche les indicateurs fiables d’une domination masculine dans les sociétés qui les racontent et qui les transmettent. Or la reconstitution opérée par les chercheurs montre que de tels narratifs remontent probablement au moins à l’époque où sapiens est sorti d’Afrique, il y a plus de 60 000 ans.
La domination masculine – avec toutes ses variations locales – constitue donc probablement un phénomène extrêmement ancien, bien qu’il soit très difficile de se prononcer de manière plus précise sur cette ancienneté. Au demeurant, rien ne permet d’exclure la possibilité qu’elle plonge ses racines dans la biologie et que l’humanité en ait hérité de la branche des primates de laquelle elle descend : nos cousins chimpanzés robustes, à la différence de nos autres cousins chimpanzés bonobo, sont marqués par une domination des mâles très prononcée. Est-il besoin de préciser que même si cette hypothèse était avérée, le programme féministe n’en serait nullement affaibli ? Homo sapiens se caractérise par son évolution culturelle, c’est-à-dire par sa capacité à produire des formes d’organisation sociale (et des valeurs morales) indépendantes de son héritage biologique. Dans un autre ordre d’idées, si les marxistes œuvrent pour la réorganisation de la société humaine sur une base collectiviste et internationaliste, c’est parce qu’ils la considèrent comme une nécessité eu égard au développement économique et social, et non parce qu’elle correspondrait à on ne sait quelle nature humaine. Il en va exactement de même pour les rapports entre les sexes.
Quoi qu’il en soit, et de manière symétrique, l’idée avancée par Bachofen et reprise par Engels d’une « défaite historique du sexe féminin » qui serait intervenue à l’aube de la formation des classes sociales et de l’Etat apparaît très discutable, pour au moins deux raisons. La première est que la domination masculine, comme on l’a vu, a été observée dans des sociétés encore très éloignées de ce stade, et qu’elle était donc manifestement d’ores et déjà présente bien avant lui. La seconde est qu’il n’est pas si certain que la situation des femmes se soit systématiquement dégradée avec l’apparition de la richesse, puis des classes sociales. Une telle dégradation, en tout cas, est loin de se dégager clairement de l’examen des données disponibles. Dans certains cas, comme en Nouvelle-Guinée, le mouvement semble même inverse : c’est dans les sociétés les plus égalitaires sur le plan économique (comme celle des Baruya) que les femmes sont les plus directement et les plus cruellement opprimées par les hommes. Quant aux évolutions défavorables aux femmes qui seraient intervenues avec l’émergence de la « civilisation », elles sont probablement moins dues à l’approfondissement des inégalités économiques en général qu’à un ensemble de facteurs dont, par exemple, l’introduction de la culture attelée. Dans l’Antiquité, les rapports entre les sexes variaient ainsi significativement d’un État à l’autre et, pour autant qu’on puisse le savoir, la situation des femmes égyptiennes paraît avoir été beaucoup moins défavorable que celles des Grecques, des Romaines ou des Chinoises.
Baratinage et gauchiasserie sont les bons outils pour se faire une belle place dans un monde pourri.
RépondreSupprimerVoilà une pensée profonde exprimée par un courageux intellectuel anonyme.
SupprimerBonjour camarade,
RépondreSupprimerQuand tu dis : « Après tout, dans le royaume éthéré de la théorie pure, un capitalisme débarrassé de toute forme de discrimination entre les sexes n'est pas inconcevable [...] »; tu admets donc cette possibilité. Pardonne moi mais pour nous marxistes, le monde de la théorie et celui de la pratique ne sont qu'un seul et même monde, ou alors la théorie en question est fausse. On ne peut pas non plus admettre quelque chose en théorie et refuser de le mettre en pratique, sous peine de naviguer à vue. Ici, les ajouts :« dans le royaume éthéré » et « pure », me semblent des procédés littéraires confus essayant de cacher un certain opportunisme.
Fichtre. Ca commence par du camarade, mais venenum in cauda est. Alors avant de s'envoyer des noms d'oiseau à la figure, essayons un peu ce de comprendre ce que j'essaye de dire (et que je ne suis pas le premier à dire) - j'ajoute que je ne vois pas bien ce que la pratique vient faire là-dedans, à moins que vous m'ayez vu écrire quelque part que le capitalisme ne devait pas être abattu.
SupprimerDans toute société, il y a des niveaux de nécessité différents. Le cœur du capitalisme tient en un certain nombre de rapports sociaux (la propriété privée des moyens de production, l'échange marchand, le salariat, etc.) : si l'on abolissait l'un de ceux-ci, les autres ne pourraient plus se perpétuer. L'oppression des femmes fait-elle partie des rapports sans lesquels le capitalisme ne pourrait survivre ? C'est à ceux qui prétendent cela de le démontrer. Il me semble que l'histoire a montré que le capitalisme s'accomodait aussi bien d'une infériorisation caractérisée des femmes (le Code Napoléon) que de leur large émancipation (en France, sur le pur plan juridique, celle-ci est aujourd'hui totale).
Bref, cette attaque peu amène à propos d'opportunisme me paraît pour le coup assez... inopportune.
Ainsi l'oppression des femmes ne serait même plus nécessaire dans une société de classe? Mais là tu jettes le bébé avec l'eau du bain et la baignoire! Comment veux-tu contrôler l'héritage - et donc la transmission de la propriété privée - sans contrôler les femmes? Pourquoi crois-tu qu'ils se marient tous entre eux dans le top 10? Et que dire des politiques natalistes du IIIe Reich et de l'URSS en prévision de la 2nd GM? De la politique de l'enfant unique en Chine? Des stérilisations massives et contraintes en Indes? De l'utilisation du viol généralisé comme arme de guerre dans certains conflits en Afrique? As-tu vu le dernier rapport sur l'inceste chez les petites filles en France récemment?
SupprimerLes femmes sont en dernière analyse les (re)productrices des héritiers, de la force de travail et de la chaire à canon. Aucune société de classe ne pourrait se maintenir sans un contrôle permanent sur les naissances. D'ailleurs, les deux phénomènes sont tellement indissociables qu'ils sont nés ensemble. Leur rapport est dialectique et dynamique et c'est cela qui t'échappe. Les sociétés primitives que tu décris, sont très violentes vis-à-vis des femmes car les hommes doivent les "dresser" à des rapports sociaux nouveaux et anormaux. Tu as sous les yeux des sociétés à un certain stade de leur évolution du "matriarcat"/"communisme primitif" vers le "patriarcat"/"société de classe". Chaque cas doit être très particulier voire unique en raison des différences d'environnement.
Plus les sociétés évoluent et plus la violence vis-à-vis des femmes semble s'atténuer. Mais c'est uniquement parce que l'oppression en tant que mécanisme s'est généralisé et systématisé. Aujourd'hui la loi assure "leur large émancipation" mais c'est d'une hypocrisie absolue! Et encore seulement dans un pays impérialiste et certainement plus pour très longtemps.
Je pense que tu minimises la situation déplorable des femmes dans le monde aujourd'hui.
Je dis camarade car tu te dis marxiste, je dis opportuniste car tu es sur une pente qui t'emmènes droit vers la justification de l'infériorité des femmes.
On a le droit de ne pas être d'accord, on n'est pas obligé de mépriser son interlocuteur et, pire encore, les faits sur lesquels on est censé raisonner quand on aspire à un socialisme « scientifique ». Il faudrait des pages pour discuter de chacune de phrases de ce message, mais je n'en relèverai que deux.
Supprimer« Aucune société de classe ne pourrait se maintenir sans un contrôle permanent sur les naissances. » : pourrais-tu préciser quel contrôle est actuellement exercé sur les naissances dans les pays les plus développés, dont la France, et de quelle manière ?
« Les sociétés primitives que tu décris, sont très violentes vis-à-vis des femmes car les hommes doivent les "dresser" à des rapports sociaux nouveaux et anormaux. » En quoi les Aborigènes australiens, les Baruya de Nouvelle-Guinée, ou les SelkNam de Patagonie, pour ne parler que d'eux, étaient des sociétés confrontées à des "rapports sociaux nouveaux et anormaux" ?
Et tant que j'y suis, je demanderais bien aussi quels sont les éléments qui te permettent d'affirmer l'existence d'un matriarcat primitif.
Quant à la conclusion, je préfère ne pas en discuter, parce que ce blog est un lieu où je me suis promis de rester courtois en toute circonstance.
En France, le contrôle des naissances n'est certes pas aussi planifié qu'il a pu l'être en Chine, surtout que le problème démographique était jusqu'à aujourd'hui inverse. Mais l’État français a une politique permanente vis-à-vis de sa population et de la démographie. Il a organisé ou favorisé l'immigration de centaines de milliers de familles dans l'après-guerre, en les parquant dans des ghettos. Il a organisé le rapt et le transfert forcé d'enfant réunionnais notamment dans la Creuse. Il n'a autorisé l'avortement que contraint et forcé, et face au désastre sanitaire qu'il engendrait. Le patron du Medef vient d'annoncer qu'il faudra 3,9 millions de travailleurs étrangers d'ici 2050...
RépondreSupprimerChez les Baruya et les SelkNam, je parle de rapports sociaux nouveaux car ils n'ont pas pu sortir du règne animal avec des coutumes religieuses et des rapports de domination aussi élaborés. Anormaux car le sadisme dont ils font preuve ne peut pas être une donnée biologique mais un comportement socialement construit, qui apparaît à un moment donné. Ces peuples ont une histoire, d'ailleurs quand ils la racontent tu ne les crois pas (quel est ton argument "scientifique" pour ne pas accepter comme tel le mythe fondateur des SelkNam?). Finalement vous redevenez perméables à la théorie réactionnaire qui voudrait que l'oppression de la femme soit une donnée biologique, héritée du monde animal.
Pour les Aborigènes australiens je vois une contradiction : tu les classes dans la catégorie égalitaire, puis tu dis que les femmes étaient considérées comme des esclaves(?) et qu'un polygame a eu jusqu'à 29 épouses. Cela ne veut-il pas dire que 28 autres hommes en sont privés? Cela ne marque-t-il pas justement le début d'une inégalité?
Je demande des choses sur le contrôle des naissances (et donc des femmes), on me répond sur l'immigration...
SupprimerQuant aux Baruya et aux SelkNam, je confirme qu'ils sont sortis du règne animal depuis un certain temps (quelques centaines de milliers d'années, à vue de nez). Cela leur a largement donné le temps d'élaborer bien des choses.
En ce qui concerne les mythes, il y a autant de raisons « scientifiques » (à eux seuls, ces guillemets sont tout un programme) de les croire que de croire au mythe d'Adam et Eve. Pourquoi faire deux poids deux mesures ?
Et j'aimerais bien savoir en quoi penser que l'oppression des femmes est un héritage du monde animal (que ce soit vrai ou faux) serait en soi réactionnaire. Au passage, rappelons que Bachofen, sur lequel s'appuie Engels, disait que le matriarcat était primitif, et que c'est justement quand les hommes avaient pris le pouvoir que l'humanité était enfin sortie de la nature pour entrer dans la culture. Comme quoi, ce genre d'accusation, ça marche dans les deux sens.
Enfin, pour les Aborigènes australiens, la contradiction que tu perçois n'est pas dans ce que j'écris, mais dans une lecture approximative. Parce que précisément, j'explique que dans ces sociétés économiquement égalitaires (l'adverbe est essentiel), il peut exister d'autres formes d'inégalités, à commencer par les inégalités de genre.
L'immigration est composée de femmes que je sache mais bon la tu chipotes. L'impérialisme a créé pour les femmes de ces pays une situation légèrement plus favorable que dans le reste du monde, comme pour les travailleurs. On peut s'en réjouir mais cela ne doit pas nous aveugler au point de croire qu'une solution est possible au sein de ce système.
SupprimerSur les mythes, soit. Mais je serais curieux de savoir si il possible de quantifier le degré de symbolisme des mythes d'une civilisation, et de le rapporter à son niveau de développement économique. En tout cas ton argument n'a rien de décisif et je ne vois pas en quoi il est scientifique (d'où les guillemets).
Pour un marxiste, le progrès de l'humanité passe par l'apparition de l'oppression des femmes, l'esclavage, ... et finalement le capitalisme, malgré toutes les horreurs qui vont avec. C'est un parti-pris matérialiste dialectique tant qu'on se bat pour faire émerger la société communiste. Par contre, justifier une situation d'oppression en l'éternisant, en en faisant une donnée fixe, rigide.. ça c'est réactionnaire. Surtout que tous tes exemples montrent que le degré de violence, de domination ou d'oppression, de sadisme sont très variables dans l'espace et dans le temps. Comment expliquer ces différences alors que la biologie de ces peuples est identique et que nous avons la même aujourd'hui?
Oui, l'adverbe "économiquement" est essentiel, je suis heureux de te l'entendre dire. Mais si tu te sens le besoin de le préciser, c'est que tu décorrèles inégalité économique et inégalité sexuelle.
Comment est-il imaginable qu'un homme ait 29 femmes, sans en tirer un avantage économique?
Vous avez capitulé devant la tâche de révéler l'intérêt économique que représente le passage du matriarcat au patriarcat. Mais il faux de dire que personne n'a essayé. Wilhelm Reich (L'irruption de la moralité sexuelle) propose une explication de l'intérêt économique de la polygamie des chefs (accumulation des contributions dotales) dans son analyse du travail de Malinowski sur les Trobriandais. Son concept du mariage "entre lignages croisés" permet d'appréhender le passage de l'héritage vers le neveu à l'héritage vers le fils, si le fils se marie avec la nièce.
Quand à l'antériorité du matriarcat (pas au sens de la domination des femmes mais au sens de l'absence de domination), elle me paraît plus logique que celle du patriarcat car celui-ci est toujours accompagné d'une certaine forme de répression sexuelle (pureté/chasteté pré-conjugale, fidélité conjugale) avec son lot de châtiments. Tout cela attestant forcément d'une longue évolution historique. Le matriarcat s'accompagne d'une plus grande liberté sexuelle et se trouve donc plus proche de l'état naturel, animal.
RépondreSupprimerDonc, chez les chimpanzés et les primates en général, il n'y a pas de domination masculine, c'est bien cela ?
SupprimerAvec vos singes... Encore heureux que P. Picq soit tombé sur les bonobos parce que sinon tous les virilistes, misogynes et autres réacs auraient pu se marteler la poitrine en hurlant que l'oppression des femmes était enfin fondée """scientifiquement"""!
SupprimerPuisque les faits n'ont manifestement droit de cité que s'ils corroborent un raisonnement préétabli, et que tu n'as manifestement pas lu (ou pas voulu comprendre) un traître mot du billet et de la brochure que tu commentes, je me permets de prendre congé de cette discussion (terme auquel je suis moi aussi tenté d'ajouter provision de guillemets).
SupprimerIl me paraît extrêmement dangereux de considérer que l'antériorité du matriarcat est dû à une logique animal. Il faudrait donc considérer que le viol, se passant d'un consentement théorisé dans un cadre social, est plus animal, plus naturel et donc plus matriarcal ? C'est un raisonnement qui n'a rien de scientifique.
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