« La femme préhistorique était-elle vraiment celle qu'on croit ? » : un (très bon) article dans Télérama
Sous la plume perspicace de Youness Bousenna, une revue critique de publications récentes sur ce thème, en particulier les livres de Marylène Patou-Mathis et Pascal Picq, avec quelques réactions de l'auteur ce ces lignes.
Je n'ai pas lu le premier de ces deux ouvrages, mais tout m'indique (à commencer par l'article récemment publié dans Le Monde diplomatique) qu'il tombe dans les mêmes graves travers que ceux que j'avais vigoureusement relevés à propos d'un précédent livre de cette chercheuse. J'ai lu attentivement, en revanche, celui de Pascal Picq. Il m'a laissé une impression mitigée, avec des aspects très intéressants et réussis et d'autres beaucoup moins. Je n'ai pas trouvé le temps d'en faire un compte-rendu sur ce blog, et je ne sais pas si ce sera le cas. En attendant, cet article a le mérite de prendre un peu de distance avec les effets de mode, et ce n'est pas là son moindre mérite.
Pour finir, deux détails qui ont leur importance. Le premier est que si, effectivement, j'ai rejeté sa thèse datée sur l'origine de la domination masculine, je continue à me « nourrir de Engels » et même, à me réclamer sans fard de ses idées, ainsi qu'on peut le vérifier à la lecture du titre de ce blog – cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant. Par ailleurs, je tiens à rectifier un point : la très heureuse expression de « paléolithiquement correct » ne doit hélas rien à ma créativité, mais à celle de l'ami Emmanuel Guy. Que cela soit dit – et écrit.
"plus l’investissement parental concernant la reproduction s’appuie sur les femelles (gestation, allaitement, protection), et « plus celles-ci deviennent un enjeu de contrôle pour les mâles ». J'ai du mal a comprendre comment l'investissement parental (des deux parents, ou de l'un des deux ?) "s’appuie" sur la gestation ou l'allaitement. Parce que chez certaines espèces il s'appuie plutôt sur les mâles (donc sur l'accouplement, qui est le seul moment nécessaire à la reproduction?) ? Bon, il faut sans doute que je lise le bouquin (mais si tu l'as "lu attentivement" tu peux peux peut-être m'épargner cet effort (car je dois lire https://www.rowohlt.de./buch/carel-van-schaik-kai-michel-die-wahrheit-ueber-eva-9783498001124 qui ne semble pas traduit en Français)).
RépondreSupprimerJe crois tout simplement que dans certaines espèces, le mâle participe lui aussi à l'éducation et aux soins des petits – c'est particulièrement évident chez la plupart des oiseaux. Donc la variable n'est pas « éducation par les mâles » versus « éducation par les femelles » mais « investissement des mâles dans l'éducation » versus « éducation reposant sur les seules femelles » (avec toutes les combinaisons et situations intermédiaires possibles).
SupprimerMerci ! Mais alors si j'ai un peu compris, l'article inclue un peu vite la gestation et l’allaitement, qui chez les vivipares est forcément assuré par la femelle, qui serait donc forcément le premier "appui" (même si le mâle protège la femelle gestante ou allaitante). Mais je ne voudrait pas prolonger un débat sur des histoires si anciennes, de l'époque où - pour paraphraser Jean-Paul Demoule, la culture ne l’emporte pas encore nettement sur la nature.
RépondreSupprimerJ'arrive un peu tard, mais sur la relation entre la morphologie, le comportement et l'investissement parental, je conseille de regarder le cours de Sapolsky à Stanford "Human behavioral biology" : https://www.youtube.com/playlist?list=PL150326949691B199
RépondreSupprimerJe ne savais pas trop où poster ça et ce billet ne tombait pas trop mal. Sur Youtube, je m'occupais à suivre une discussion autour du marxisme et des ennemis du rationalisme, de l'évolutionnisme etc. Avec les défauts et les intérêts de ce genre universitaire. Et finalement, qui revient in extremis à la mémoire de l'auteure interrogée sur le féminisme comme LA référence contemporaine d'une analyse marxiste rationaliste des origines de l'oppression sexiste ? Réponse vers 1:44, dont je crois qu'il faut se réjouir. https://www.youtube.com/watch?v=8havvo4S0Co
RépondreSupprimerL'intervenante est une (très) vieille connaissance...
SupprimerBonjour Christophe Darmengeat, et merci de partager ainsi votre travail. Pour information, une interview toute récente de M. Patou-Mathis: https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/prehistoire-les-femmes-etaient-vraiment-l-egale-des-hommes-dans-les-societes-anciennes-explique-une-chercheuse_4626969.html. Ayant apprécié les critiques que vous avez fait de ses livres et celles dont vous avez publié les références, je me suis dit que j'allais vous donner le lien de cette interview sur rance Info. Bonne continuation dans votre quête d'une définition de la richesse, c'est passionnant S.V.
RépondreSupprimerComme vous appréciez mon travail, vous faites exprès de me faire du mal, c'est ça ? ;-)
SupprimerEt pour la richesse, ça y est, j'ai trouvé (enfin, je crois...). Les derniers billets sur le sujet devraient être... les derniers !
Haha! Je préfère Ballast à France Info de toutes façons! Le plus affligeant sur la page mentionnée, ce sont les commentaires! Un abysse de stupidité!
RépondreSupprimerUn geste-barrière impératif en temps de Covid : éviter de se faire l'abysse.
SupprimerBien d'accord! Il vaut mieux ne pas se mettre la pression! Et vivement l'interview sur Radio Libertaire!
RépondreSupprimer