Le saviez-vous ?
Le confinement a coïncidé pour moi avec la réception d'un rapport serré sur mon prochain bouquin, rédigé par l'un des meilleurs anthropologues australiens en activité. Du coup, même sans cottage à l'île de Ré (de toutes façons, à ce qu'on dit, c'est très surfait), les journées défilent à toute vitesse, étant donné la masse de lectures et de modifications (mineures, mais importantes) que je dois apporter au manuscrit. Et, même si c'est évidemment très symbolique, je formule une pensée pour tous ceux qui subissent cette épreuve dans des conditions indignes, ainsi que pour tous ceux qui, au sens figuré mais hélas aussi au sens propre, se tuent au travail.
Mes occupations australiennes me poussent donc à rapporter une anecdote qui égayera peut-être les lecteurs de ce blog souvent aride.
La première concerne le boomerang, arme de chasse, mais aussi, pour certains modèles, de combat. Le nom du boomerang est d'origine incertaine, mais il proviendrait probablement d'une retranscription plus ou moins fidèle de sa désignation dans une langue de Nouvelle-Galles-du-Sud. Mais cette arme, ou certains de ses modèles, portait évidemment des noms très variés parmi les quelque 600 à 700 groupes linguistiques du continent. Et ce d'autant plus qu'il existait différentes variétés de boomerangs. Celle qui nous est la plus familière décrit un vol courbe, si bien que l'objet, correctement lancé, peut revenir à son point de départ. Chez les Aborigènes, il semble bien que cette variété n'ait jamais servi à quoi que ce soit d'autre qu'au loisir et à l'amusement. L'arme, de chasse ou de combat, était un boomerang non retournant, c'est-à-dire un bâton de jet au vol planant et rectiligne, redoutable, car sa rotation sur lui même lui permettait d'infliger des dégâts considérables. Or, le nom aborigène qui s'est imposé de manière générique pour désigner cette variété non retournante est celui de garli, un mot noongar (une tribu du sud-ouest) qui, une fois retranscrit par les anglophones, a donné... Kylie.
Alors si, comme moi, vous trouvez que les productions artistiques de Mme Minogue sont un tantinet casse-pieds, vous pourrez dorénavant l'attribuer au fait qu'elle avait un prénom prédestiné.
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