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À la poursuite de la définition de la richesse

Je reprends ici le fil d'une discussion amorcée dans ce billet, qui faisait suite aux échanges qui se sont déroulés lors du colloque Une aristocratie à l'âge de pierre ? de l'automne dernier, à propos de la richesse et de ces sociétés (en particulier sibériennes) qui résistent au cadre théorique forgé par Alain Testart. Au moment où j'avais écrit le billet, je comptais le faire suivre d'un second (au moins !), mais les contraintes du calendrier ont fait que mes réflexions (toutes provisoires) ont donné la matière d'un texte écrit, qui sera publié dans le prochain numéro de la revue L'Homme ; celui-ci contiendra d'ailleurs également des contributions d'Emmanuel Guy et de Charles Stépanoff, le débat se prolongeant dans de multiples directions.
Quoi qu'il en soit, je reprends ici le raisonnement – plus exactement, le questionnement – là où je l'avais laissé. Pour en rappeler les termes en quelques mots : certaines sociétés sibériennes, auxquelles on peut ajouter au moins les Inuits sédentaires et chasseurs de baleines des côtes de l'Alaska, posent aux développements d'Alain Testart un défi qui se situe à deux niveaux qu'il faut impérativement distinguer :
  1. en montrant qu'il peut exister une économie de stockage sans pour autant qu'existent les paiements (de mariage, judiciaires, etc.) ils reposent la question du facteur (ou des facteurs) techno-économiques du basculement vers les paiements, et des éventuels blocages à ce basculement.
  2. l'existence de sociétés qui connaissaient les inégalités de richesse sans pour autant connaître les paiements soulève la question de leur classification ou, ce qui revient au même, de la définition de la richesse.
C'est sur ce second point, et uniquement sur lui, que je voudrais tenter d'avancer à présent.

Préambule méthodologique : critères formels et transitions

Une lecture « brute » des développements d'A. Testart sur la richesse, tels qu'ils se présentent en particulier dans ses Éléments de classification des sociétés (2005), livre un critère simple et sans appel : le passage du « monde I » (celui des sociétés achrématiques, c'est-à-dire sans richesse), au « monde II » (celui de la richesse) correspond à l'instauration des paiements, c'est-à-dire au transfert de biens matériels, en lieu et place de transferts de droits sur les personnes ou de travail, pour se libérer de certaines obligations sociales, dont les principales sont le mariage et les compensations judiciaires. Pour faire très simple, là où auparavant, on se mariait en fournissant une femme ou du travail en échange, on doit dorénavant payer un prix de la fiancée ; là où on compensait des dommages corporels par d'autres dommages, on paye dorénavant le prix du sang (wergild). Le gros avantage de ce critère, c'est qu'il est formel : il permet de sortir du vague sentiment qu'il y aurait dans une société donnée « un certain degré » de richesse, qu'on apprécierait en quelque sorte au doigt mouillé. Avec l'existence des paiements, on dispose – en tout cas, au premier abord – d'une variable binaire (car ils sont absents ou présents) qui permet de ranger les sociétés d'un côté ou de l'autre du Rubicon de la richesse.
Mais ce qui fait la force du critère fait aussi sa faiblesse ; c'est d'ailleurs là un problème que les philosophes dialecticiens ont identifié depuis toujours : à moins de supposer que les changements sociaux procèdent par sauts quantiques et que les rapports sociaux passent instantanément d'un état à un autre, les évolutions, si rapides soient-elles, sont nécessairement marquées par des situations transitoires. Or, aucun critère formel ne peut appréhender de telles situations. Autrement dit, on ne peut jamais réellement comprendre et décrire le mouvement (l’évolution) avec des catégories fixes. La biologie, par exemple, rencontre la même difficulté avec le concept d'espèce : celui-ci est relativement bien défini, en tout cas pour le monde animal, mais il soulève des difficultés redoutables lorsqu'on essaye de décrire le processus de spéciation : certaines populations A peuvent se reproduire avec d'autres populations B, qui sont elles-mêmes interfécondes avec C, sans que ce soit le cas pour A et C. Et, aussi opératoire que soit le critère de l'espèce, il est en réalité illusoire de penser qu'il peut permettre de délimiter à partir de quels individus précis une nouvelle espèce s'est formée. Tout critère formel, si net et précis qu'il soit à une certaine échelle, devient nécessairement flou et indéterminé lorsque l'on pousse le grossissement et qu'on examine des faits à un niveau plus élémentaire. Cela ne veut pas dire qu'il faut rejeter l'idée de critères – ce serait jeter l'enfant avec l'eau du bain –, mais cela signifie qu'il faut toujours garder en tête leur « portée utile » (comme on le dit pour les armes), c'est-à-dire le niveau de généralité auquel ils sont opératoires, et celui auquel ils cessent de l'être. Le meilleur critère est bien sûr celui qui permet de trier dans les phénomènes de la manière la plus satisfaisante, et de le faire à la résolution la plus poussée.
Le problème à résoudre étant assez épineux, on ne pourra pas en donner une solution complète dans ce billet. Celui-ci, qui est déjà assez long, se bornera à proposer une définition de la richesse, ce qui est évidemment la première étape du raisonnement.

Ressources et richesse

Pour ce faire, il me semble que la première chose à faire est de distinguer la richesse des ressources. Dans le langage courant – toujours imprécis – les deux termes ont tendance à se confondre. Mais, pour faire bref, si l’on veut comprendre quelque chose aux sociétés humaines et à la diversité de leurs structures, il faut impérativement disposer de concepts suffisamment fins ; faute de quoi on s’expose à se cantonner à des généralités au pire fausses, au mieux qui ne discernent la réalité que de loin. Pour tenter d’avancer, je dirais donc que les « ressources » désignent une réalité d’ordre très général, et qui ne fait aucune référence à quelque forme sociale que ce soit : on peut d’ailleurs parler de ressources pour d’autres espèces vivantes que l’humanité, qu’il s’agisse d’animaux ou de végétaux. La richesse, en revanche, n'existe qu'au sein des sociétés humaines – dans lesquelles elle occupe une place très différente. La richesse est donc un sous-ensemble des ressources, déterminé par des relations sociales. C’est-à-dire qu’une ressource donnée peut ou non constituer une richesse selon le type de rapports sociaux au sein desquels elle s’insère ou, pour le dire plus brièvement, selon sa fonction sociale.
On retrouve là, à un autre niveau, le même type de distinction que celle que faisait Marx entre un moyen de production et un capital : tout moyen de production peut potentiellement être un capital, mais il ne l’est qu’à condition d’occuper une place déterminée dans des relations sociales déterminées. Le marteau que l’on utilise pour planter des clous chez soi n’est pas un capital ; mais ce même marteau devient un capital entre les mains de l’artisan qui vend ses services pour réparer des appartements, ou entre celles de l’ouvrier d’usine qui produit des marchandises destinées à la vente.
Si bien des éléments, naturels ou produits par l’homme, peuvent donc être des ressources, que faut-il pour que ces ressources soient également une richesse ? Quand ils ne se limitent pas à l'idée d'abondance, les dictionnaires associent généralement la définition de la richesse à la présence de la monnaie : par exemple, le TLF parle de « ce qui est de grand prix, de grande valeur », tandis que le Cambridge Dictionary  évoque « une somme d'argent importante ou les possessions de valeur que l'on possède ». Un tel choix est cependant marqué par une certaine étroitesse ethnocentrique ; on peut fort bien imaginer qu’il puisse exister une richesse hors d’un contexte monétaire – une autre manière de cerner cette difficulté est de constater que la définition de la monnaie est elle-même semée d’embûches, et que les monnaies primitives ont suscité des débats abondants pour savoir si cette qualité devait ou non leur être reconnue. Toujours est-il que deux autres idées, en revanche, bien qu’elles soient diversement formulées, traversent l’ensemble des définitions généralement proposées :
  1. la richesse est une ressource dont on peut transférer la propriété. Elle est aliénable, en particulier sous la forme de l'échange : en d’autres termes, la richesse peut être convertie.
  2. la richesse peut être accumulée.
Notons que la possibilité de transférer (on pourrait aussi dire « d'aliéner ») inclut celle d'échanger, mais ne s’y limite pas. Si une ressource – disons, une terre – est transférable, cela signifie évidemment que, dans le cadre d'un échange, on peut la céder contre quelque chose, de l’argent si c’est une vente. Mais la terre, dans ce cas, peut aussi être légitimement transférée en paiement d’une obligation de type juridique (une amende, un dédommagement quelconque), et il ne s'agit alors pas d'un échange ; elle peut par ailleurs être tout simplement donnée à titre gracieux. On retombe là sur la classification des transferts élaborée par A. Testart (et que j’avais proposé d’affiner par la suite), qui distingue fondamentalement le don, l’échange et le t3t (« transfert du troisième type », paiement ou prélèvement obligatoire et sans contrepartie).
Ma proposition est qu’une ressource fonctionne comme une richesse à partir du moment où il est socialement admis qu’elle puisse être cédée dans le cadre d’un échange ou d’un t3t. Il ne s’agit pas de dire que le don est incompatible avec la richesse : on peut évidemment donner des richesses – c’est le cas de la plupart de nos cadeaux de Noël, qui ont été achetés… et peuvent être revendus, par exemple sur eBay ! Mais ma conviction est qu’à la différence de l’échange ou du t3t, la possibilité d’être donné ne suffit pas à faire d’un bien une richesse. Un cadeau de Noël qui possède une valeur marchande est une richesse ; un cadeau qui ne posséderait qu’une simple valeur sentimentale, si élevée soit-elle, n’en est pas une, au sens économique du terme ; on retrouve d’ailleurs ici la vieille opposition à laquelle procédait l’économie politique entre valeur d’échange et valeur d’usage. Une autre manière d’approcher la même idée est de constater qu’un bien qui ne pourrait être que donné, et qui ne posséderait donc pas ce caractère de convertibilité qui est au fondement de la richesse, ne permettrait pas de se libérer d’une dette : la dette (si l'on conserve à ce terme un sens juridique) ne peut naître que d'un transfert obligatoire et non encore réalisé, que celui-ci soit attaché à un échange ou à un t3t. On peut donc d’ores et déjà avancer que pour être une richesse, une ressource doit pouvoir servir de paiement (dans le cadre d’un échange ou d’un transfert obligatoire). On y reviendra, mais précisons dès maintenant qu’il s’agit là d’une condition nécessaire, mais non suffisante, de la définition.
Au passage, c’est cette convertibilité qui fonde une autre grande dimension de la richesse, à savoir le fait qu’elle est liée à la valeur. La valeur est en quelque sorte la mesure de la convertibilité ; elle exprime le potentiel de convertibilité (à la manière dont la physique parle d’énergie potentielle). Comme toute mesure, la valeur n’est rien d’autre qu’un rapport établi entre deux objets dont on retient un caractère quantifiable commun : la valeur d’échange d’un objet représente la quantité d’autres objets que celui-ci permet d’acquérir. On retrouve par une autre voie l’idée précédente : un objet qui ne pourrait être que donné ne se verrait donc jamais mis en rapport quantitatif avec d’autres objets : il n’aurait pas de valeur, et ne serait donc pas une richesse.

Biens et droits personnels

Une monnaie de coquillages (cauris)
Pour aboutir à une définition complète de la richesse, il est nécessaire de faire intervenir la question des formes concrètes qu'elle peut revêtir. La réponse qui vient le plus trivialement à l'esprit est de dire que la richesse consiste en biens matériels. L’idée de richesse est en effet si étroitement associée aux biens matériels qu’elle lui a été souvent restreinte ; c’est cependant une erreur, ainsi que l’a depuis longtemps établi la science économique. Et nous savons tous que dans notre propre société, la possession d'un brevet ou d'une licence de taxi est une richesse (un « actif ») qui, sur plan économique, représente tout autant de la richesse que celle d'une usine ou d'un immeuble.
Il existe donc des richesses immatérielles ou, plus précisément, des biens immatériels qui constituent des richesses. Cependant, ce point appelle quelques précisions dans la mesure où la catégorie de « bien immatériel » peut être extensible à loisir. En première approche, les biens immatériels se divisent entre les droits sur les biens immatériels et les droits sur les personnes. Les premiers incluent, par exemple, la connaissance d’un rite religieux, d’une chanson, ou d’un acte magique. Les seconds incluent, de manière évidente, l’esclavage. Mais ils comprennent aussi divers autres droits, en particulier ceux fondés sur la parenté, particulièrement saillants dans les sociétés précapitalistes, où ils constituent un phénomène de première importance. Portant en particulier sur les enfants ou sur les épouses, ces droits concernent notamment  l’appropriation des produits de leur travail, le fait de les donner en mariage, de disposer de leur sexualité, de les vendre…
Du point de vue de l’analyse de la richesse, les biens immatériels ne posent en eux-même aucune difficulté particulière – il n'existe aucune raison de les considérer différemment des biens matériels, et un chamane amazonien qui vend ses sorts contre des biens de consommation dispose tout aussi clairement d'une richesse que s'il avait vendu des missels ou des livres d'anthropologie sociale. Les droits personnels, en revanche, soulèvent des difficultés considérables, qui n’ont pas peu contribué à obscurcir la question – par exemple, autour du fait que les femmes qui, dès les sociétés de chasseurs-cueilleurs, donnent lieu à des prestations obligatoire set à des dettes, représenteraient pour les hommes d’authentiques richesses.
Tentons donc d'y voir un peu plus clair. Avec l’instauration du prix de la fiancée, censé marquer l’émergence de la richesse dans les sociétés humaines, le mariage était conditionné non plus à la fourniture en contrepartie d’une autre femme (ce que l’ethnologie connait sous le nom d’ « échange de sœurs ») ou d’un certain temps de travail (le « service pour la fiancée »), mais d’un montant donné de biens matériels. Dans tous les cas, les droits du père sur sa fille (et ceux du futur mari sur sa future épouse) font donc l’objet d’un échange : si, réellement, il y a richesse dans certains cas et non dans d’autres, alors le caractère transférable (et, plus précisément, échangeable) de ces droits ne peut donc suffire, à lui seul, à définir la richesse.
Une première solution, évidente, consisterait à dire qu’il y a richesse si et seulement si les droits peuvent être transférés contre des biens matériels : ainsi, les droits sur une femme épousable ne sont pas de la richesse s’ils ne peuvent être échangés que contre d’autres droits, ou du travail ; en revanche, ils constituent une richesse lorsque existe le prix de la fiancée.
Pourtant, on sent bien qu’il y a là encore un problème : d’un côté, si les biens qui servent à payer le prix de la fiancée constituent indéniablement une richesse, il paraît difficile d’admettre que les droits qu’ils achètent en sont une au même titre. Cette difficulté s’exprime, par exemple, lorsque l’on rapproche cet échange de celui qui intervient lors de l’achat d’un esclave. En apparence, la transaction est identique : dans les deux cas, on vend des droits sur une personne contre des biens matériels. Pourtant, on sent bien que les situations diffèrent, et que si l’on n’a aucune réticence à qualifier l’esclave de richesse, il est des raisons d’hésiter à en faire de même pour les droits sur une fille ou une épouse. Ces raisons tiennent, je crois, au fait suivant : lors de la transaction, dans le cas de l’esclave, les droits sur la personne changent de propriétaire, mais pas de nature ; dans le cas de la fille ou de l’épouse, ils changent de propriétaire et de nature. Celui qui achète un esclave peut le revendre en tant que tel. Mais celui qui paye pour se marier n’a pas, sur son épouse, les mêmes droits que ceux que le père détenait sur elle lorsqu’il les a achetés – en particulier, il ne peut pas à nouveau céder son épouse à un autre en percevant à son tour le prix de la fiancée.
Ce changement de nature des droits lors de la transaction constitue un frein à leur convertibilité, et donc, à leur possible accumulation, une caractéristique essentielle de la richesse. Du point de vue de leur classification en « richesse », on propose donc de considérer que les droits sur les personnes s’inscrivent non dans deux, mais dans trois situations :
  1. ils ne peuvent être échangés contre des biens matériels (cas où la société ne pratique que l’échange de sœurs ou le service).
  2. ils peuvent être échangés contre des biens, mais en changeant de nature (cas du mariage par prix de la fiancée).
  3. ils peuvent être échangés contre des biens en conservant leur nature (cas de l’esclavage).
Dans le cas n°1, ces droits ne fonctionnent clairement pas comme richesse (mais, bien sûr, ils peuvent être considérés comme une « ressource » sociale, avec toute l’imprécision liée à ce concept très large). Dans le cas n°3, ils fonctionnent clairement comme une richesse et doivent être considérés comme tels. Reste le cas n°2 qui, comme on l’a dit, présente un visage ambigu. Pour l’appréhender, on pourrait peut-être forger le terme de « semi-richesse », puisqu'ils peuvent être soit acquis mais non cédés, soit cédés mais non acquis par les voies de l'échange.

Conclusion : une proposition de définition

En résumé, je propose la définition suivante :
La richesse est constituée des biens matériels ou immatériels pouvant être admis en paiement d’un échange ou d’un transfert obligatoire, ainsi que des droits personnels susceptibles de jouer ce rôle sans que leur nature en soit modifiée. Quant aux droits personnels qui peuvent être achetés mais non vendus, ou vendus mais non achetés, ils possèdent vis-à-vis de la richesse un statut ambigu, ou intermédiaire.
Si, dans les jours qui viennent, cette définition résiste aux assauts de ceux qui liront ce billet – on peut toujours rêver – ainsi qu’à mes propres ruminations, je tâcherai de pousser l’avantage en tentant de cerner les critères permettant de délimiter ce qui fait qu’une société est ou non marquée par la richesse (et là, ça se corse encore…)
À suivre, donc.

2 commentaires:

  1. Et la force de travail dans tout ça ?
    Est ce que acheter un esclave n'est pas plutôt acheter une certaine quantité de force de travail plutôt que des droits ? Idem pour l'épouse de la force de travail pour le travail domestique.

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    1. J'ai en partie répondu dans l'autre commentaire.
      Votre question sur l'esclave me paraît mal posée. L'esclavage est, par définition, un droit (ou un ensemble de droits) sur la personne esclave. Et ce, quoi que vous décidiez de faire de votre esclave. Après, l'esclave peut satisfaire vos désirs sexuels (Briséis !), ou travailler la terre pour faire pousser de quoi vous nourrir. Dans ce cas, il est une richesse - parce que vous l'avez acheté et que vous pouvez le revendre - mais il n'est pas source de richesse - parce qu'il ne produit rien qui prenne la forme de la richesse. Si vous le prostituez contre argent comptant, ou que vous vendez les produits de son travail, alors il sera à la fois richesse et source de richesse.
      En ce qui concerne le travail domestique, là aussi, il faut s'intéresser aux formes sociales qu'il prend. En soi, avoir une épouse qui fait la cuisine n'est pas une richesse (c'est, si l'on veut, une ressource). En revanche, si l'épouse a été payée (et peut être revendue) elle est une richesse. Et si ce qu'elle produit eut être échangé (les porcs néo-guinéens, par exemple), alors elle est source de richesse.

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