« La pirogue et le grenier » : un de mes articles publiés
Il s'agit d'un travail intitulé « La pirogue et le grenier - Les déterminants techno-économiques de la transition aux paiements », qui vient de paraître dans la dernière livraison (n°6) de la revue Artefact.
Cet article rassemble et finalise (provisoirement !) les raisonnements que j'avais défrichés dans ce blog (en particulier dans ce billet, puis dans celui-ci, et enfin celui-là). Il s'agissait pour moi de voir si l'on pouvait formuler une idée générale à partir des quelques exceptions constatées à la loi selon laquelle les inégalités de richesses naissent dans les sociétés à stockage. Je me suis rapidement aperçu que cette question en cachait une autre : pourquoi les stocks alimentaires étaient-ils censés provoquer l'émergence des inégalités ? Ces deux interrogations sont donc les deux faces d'une même pièce, et j'ai tenté dans cet article de donner une réponse cohérente en reformulant les contours d'une loi sociale. Pour tuer tout suspense dès le départ : ce ne sont pas en soi les stocks qui comptent, mais le fait de produire certains biens transférables et très exigeants en travail humain ; ce sont ces biens qui tendent à se substituer aux compensations sous forme de travail ou de sang versé qui caractérisent les sociétés sans richesse. Avec cette substitution sont inventés les paiements en biens, autrement dit la richesse et ainsi, inévitablement, les inégalités socio-économiques.
Je vais essayer dans un futur proche de tester plus solidement cette hypothèse, notamment en élargissant mon socle néo-guinéen. Je soupçonne les Asmats analysés dans l'article de n'être pas si exceptionnels que cela, et je compte sur Paul Roscoe, spécialiste de cette grande île rencontré lors de la conférence de Cambridge, pour éclairer ma lanterne.
Maintenant que, comme dans un vieil épisode de Colombo, j'ai dévoilé d'emblée le nom du meurtrier, tout le suspense consiste à savoir comment il se fait identifier – autrement dit, avec quels arguments j'arrive à ces conclusions.
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