L'oeuf au riz du premier contact
« La danse du dingo », une peinture de Dick Roughsey |
Roughsey rapporte la perplexité des Aborigènes devant ce cadeau aussi inattendu que difficile à identifier. N'ayant jamais vu de farine, ils conclurent qu'il s'agissait d'une variété de craie : ils s'en badigeonnèrent donc le corps lors de la cérémonie suivante. Les grains de riz évoquaient à s'y méprendre des œufs de guêpe ou de frelon qui, comme chacun sait, ne sont pas comestibles ; on s'en débarrassa donc aussitôt. Seul le savon présentait les dehors d'un aliment digne de ce nom. La mère de Roughsey le mit donc sur le feu et conclut qu'il était cuit lorsqu'elle le vit ramollir. Son frère aîné garda toute sa vie le souvenir des épouvantables maux de ventre dont s'ensuivit la dégustation.
Quelques mois plus tard, le premier missionnaire s'installait sur l'île, porteur d'idées et de rapports sociaux aussi étrangers aux Aborigènes que la farine et le riz pouvaient l'être à leur gastronomie...
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