À propos de la lutte « autonome » des femmes
Lors des échanges, écrits ou oraux, autour de mes travaux, j'ai parfois pu entendre ou lire en substance que ce que je racontais sur les sociétés primitives « prouvait bien » que l'égalité matérielle n'est pas nécessairement synonyme d'égalité des sexes, « donc » que l'égalité future des sexes ne viendrait pas « automatiquement » avec l'abolition des classes et qu'il fallait « par conséquent » que les femmes s'organisent de manière autonome afin de lutter pour leurs propres objectifs si elles ne veulent pas se retrouver à être les principales oubliées de la future révolution sociale.
Or, tout, ou à peu près, me semble biaisé ou faux dans un tel raisonnement. Que ce soit clair : je ne nie pas la nécessité, pour les femmes, de faire valoir leurs revendications propres, ni la légitimité d'organisations spécifiques menant le combat sur ce terrain. Ce que je veux dire est qu'une perspective matérialiste sur les rapports entre les sexes (fût-elle différente de celle que pouvait défendre Engels sur la base des connaissances de son temps) ne prouve pas que la question féminine est indépendante de celle des classes sociales ; c'est même exactement le contraire.
La première est de calquer la situation des sociétés primitives sur celle du communisme futur, en faisant comme si on pouvait raisonner toutes choses égales par ailleurs. Or, les choses ne sont justement pas du tout égales par ailleurs — c'est pour cette raison que l'existence ou l'inexistence d'un matriarcat passé, en elles-mêmes, ne prouvent strictement rien sur les futurs rapports entre les sexes. Ce que j'ai essayé d'expliquer dans mon bouquin, c'est que le capitalisme a bouleversé de fond en comble les structures sociales, de sorte que le communisme futur ne sera pas seulement différent de celui du passé par son développement technique. Il s'en distinguera par des rapports sociaux tout à fait différents et, en l'occurrence, opposés : le critère du sexe, qui était la ligne principale, sinon unique, de partage du travail social dans les sociétés primitives, sera totalement abandonné dans la société de l'avenir. Cette société s'édifiera en effet sur un terreau d'où le capitalisme aura déjà extirpé la plupart des raisons qui ont fondé, (pré)historiquement, la division sociale (et inégale) des sexes. Pour dire les choses autrement, et plus simplement : je manque peut-être d'imagination, mais je ne vois pas par quelles voies une société qui, sur la base du développement acquis par le capitalisme, ayant aboli entre autres la propriété privée des moyens de production, les inégalités matérielles et les frontières, et ayant élevé d'une manière colossale le niveau matériel et moral de l'humanité, pourrait continuer à entretenir l'oppression d'un sexe par un autre (de la même manière qu'on ne voit pas comment une telle société pourrait continuer à entretenir des oppressions de « race » ou de nationalité). Et, sauf erreur, je ne crois pas que personne ait jamais développé un raisonnement sérieux à l'appui d'une telle possibilité.
La deuxième faute de logique est en quelque sorte l'inverse de la première. Si, dans les sociétés primitives, il était possible que coexistent égalité matérielle et inégalité des sexes, cela n'y prouvait pas la nécessité pour les femmes de s'organiser de manière autonome pour accéder à l'égalité mais l'impossibilité d'accéder à cette égalité (et même, de la concevoir). Une société fondée sur la séparation des sexes, comme le sont toutes les sociétés primitives, n'est pas nécessairement une société où les femmes sont dominées. Ce n'est pas non plus nécessairement une société où les femmes sont dépourvues d'organisations spécifiques (au contraire, aurait-on tendance à dire). En revanche, dans une telle société, si les femmes peuvent lutter pour obtenir certains droits ou imposer certains comportements, elles ne luttent jamais pour notre « égalité », c'est-à-dire pour que les institutions sociales soit indifférentes au sexe des individus ; elles luttent pour aménager la division sexuelle de la société, jamais pour l'abolir. Sur la base de ces structures sociales, un tel idéal n'a aucune chance de voir le jour.
Alors, qu'en conclure quant à l'organisation ou aux revendications spécifiques des femmes dans notre propre société, et dans les premiers temps de la société future ? À vrai dire pas grand chose. Le cadre général du raisonnement (matérialiste et marxiste) est que la société capitaliste, en même temps qu'elle sape les fondements séculaires de la division sexuée de la société et de la domination masculine, nourrit celle-ci de mille manières — à commencer par la décomposition de son économie qui alimente, un peu partout sur la planète, des courants politiques et religieux réactionnaires. Pour qui veut bien aller au bout des raisonnements, il est illusoire et borné de vouloir abolir la domination masculine sans œuvrer également (et prioritairement) à la destruction de l'ordre capitaliste — sans compter qu'on ne voit guère pourquoi, à moins de considérer le capitalisme comme le nec plus ultra de l'organisation sociale, il faudrait y lutter contre une forme d'oppression et s'accommoder de toutes les autres.
Ce cadre général une fois posé, bien des questions restent en suspens. En particulier, ce n'est pas parce qu'on établit que l'évolution des structures sociales jette les bases de certaines transformations (voire, qu'elle les rend à terme nécessaires) qu'on peut en déduire de quelle manière ces transformations vont intervenir dans la pratique. Par exemple, la croissance de l'emploi salarié des femmes a été un phénomène moléculaire, qui a nécessité des milliers de luttes individuelles contre des familles, des maris, ou des patrons réticents mais globalement, son issue n'a pas dépendu d'une organisation ou d'une lutte collective. Inversement, la libéralisation de l'avortement, au moins en France, doit tout aux luttes menées par diverses organisations féministes. La différence ne s'explique pas seulement par le fait que, dans ce second cas bien plus que dans le premier, l'enjeu central était d'ordre légal ; il est des dispositions légales qui sont modifiées sans luttes sociales, et des évolutions non juridiques qui nécessitent des mobilisations collectives.
Dans les différents pays, quelles questions touchant à l'émancipation des femmes suscitent ou susciteront de telles mobilisations collectives ? Quelles organisations existent, se développeront ou verront le jour, avec quels objectifs et quel impact ? Il est impossible de le savoir à l'avance, ni de le résumer par une généralité. De la même manière qu'il est impossible de fixer à l'avance l'attitude que des révolutionnaires communistes devront avoir vis-à-vis de telles manifestations ou organisations, jusqu'où et sous quelle forme ils devront les soutenir, voire y militer. Toutefois, il est clair que pour des révolutionnaires marxistes conséquents, il ne saurait exister une « question féminine » placée au-dessus des classes, et pour laquelle le combat fondamental entre prolétariat et bourgeoisie devrait être mis entre parenthèses. Sur ce point, je ne peux que renvoyer aux résolutions de la jeune IIIe Internationale sur la question féminine, à l'époque où elle était encore révolutionnaire. Les circonstances ont bien changé ; le style et le vocabulaire ont parfois vieilli. Mais sur le fond, ce texte cristallisait une expérience qui n'a jamais été dépassée depuis lors et dont les leçons, malheureusement, ont bien souvent été oubliées même par ceux qui disent s'en réclamer.
Or, tout, ou à peu près, me semble biaisé ou faux dans un tel raisonnement. Que ce soit clair : je ne nie pas la nécessité, pour les femmes, de faire valoir leurs revendications propres, ni la légitimité d'organisations spécifiques menant le combat sur ce terrain. Ce que je veux dire est qu'une perspective matérialiste sur les rapports entre les sexes (fût-elle différente de celle que pouvait défendre Engels sur la base des connaissances de son temps) ne prouve pas que la question féminine est indépendante de celle des classes sociales ; c'est même exactement le contraire.
Deux faux-semblants
En fait, le raisonnement qui prétend déduire, pour l'avenir, la nécessaire auto-organisation des femmes dans la société communiste de l'existence de la domination masculine dans la plupart des sociétés sans classes du passé commet au moins deux fautes de logique.La première est de calquer la situation des sociétés primitives sur celle du communisme futur, en faisant comme si on pouvait raisonner toutes choses égales par ailleurs. Or, les choses ne sont justement pas du tout égales par ailleurs — c'est pour cette raison que l'existence ou l'inexistence d'un matriarcat passé, en elles-mêmes, ne prouvent strictement rien sur les futurs rapports entre les sexes. Ce que j'ai essayé d'expliquer dans mon bouquin, c'est que le capitalisme a bouleversé de fond en comble les structures sociales, de sorte que le communisme futur ne sera pas seulement différent de celui du passé par son développement technique. Il s'en distinguera par des rapports sociaux tout à fait différents et, en l'occurrence, opposés : le critère du sexe, qui était la ligne principale, sinon unique, de partage du travail social dans les sociétés primitives, sera totalement abandonné dans la société de l'avenir. Cette société s'édifiera en effet sur un terreau d'où le capitalisme aura déjà extirpé la plupart des raisons qui ont fondé, (pré)historiquement, la division sociale (et inégale) des sexes. Pour dire les choses autrement, et plus simplement : je manque peut-être d'imagination, mais je ne vois pas par quelles voies une société qui, sur la base du développement acquis par le capitalisme, ayant aboli entre autres la propriété privée des moyens de production, les inégalités matérielles et les frontières, et ayant élevé d'une manière colossale le niveau matériel et moral de l'humanité, pourrait continuer à entretenir l'oppression d'un sexe par un autre (de la même manière qu'on ne voit pas comment une telle société pourrait continuer à entretenir des oppressions de « race » ou de nationalité). Et, sauf erreur, je ne crois pas que personne ait jamais développé un raisonnement sérieux à l'appui d'une telle possibilité.
La deuxième faute de logique est en quelque sorte l'inverse de la première. Si, dans les sociétés primitives, il était possible que coexistent égalité matérielle et inégalité des sexes, cela n'y prouvait pas la nécessité pour les femmes de s'organiser de manière autonome pour accéder à l'égalité mais l'impossibilité d'accéder à cette égalité (et même, de la concevoir). Une société fondée sur la séparation des sexes, comme le sont toutes les sociétés primitives, n'est pas nécessairement une société où les femmes sont dominées. Ce n'est pas non plus nécessairement une société où les femmes sont dépourvues d'organisations spécifiques (au contraire, aurait-on tendance à dire). En revanche, dans une telle société, si les femmes peuvent lutter pour obtenir certains droits ou imposer certains comportements, elles ne luttent jamais pour notre « égalité », c'est-à-dire pour que les institutions sociales soit indifférentes au sexe des individus ; elles luttent pour aménager la division sexuelle de la société, jamais pour l'abolir. Sur la base de ces structures sociales, un tel idéal n'a aucune chance de voir le jour.
« Grise est toute théorie et vert l'arbre d'or de la vie »
Clara Zetkin (1857-1933) et Rosa Luxemburg (1871-1919), militantes communistes, révolutionnaires et féministes. |
Ce cadre général une fois posé, bien des questions restent en suspens. En particulier, ce n'est pas parce qu'on établit que l'évolution des structures sociales jette les bases de certaines transformations (voire, qu'elle les rend à terme nécessaires) qu'on peut en déduire de quelle manière ces transformations vont intervenir dans la pratique. Par exemple, la croissance de l'emploi salarié des femmes a été un phénomène moléculaire, qui a nécessité des milliers de luttes individuelles contre des familles, des maris, ou des patrons réticents mais globalement, son issue n'a pas dépendu d'une organisation ou d'une lutte collective. Inversement, la libéralisation de l'avortement, au moins en France, doit tout aux luttes menées par diverses organisations féministes. La différence ne s'explique pas seulement par le fait que, dans ce second cas bien plus que dans le premier, l'enjeu central était d'ordre légal ; il est des dispositions légales qui sont modifiées sans luttes sociales, et des évolutions non juridiques qui nécessitent des mobilisations collectives.
Dans les différents pays, quelles questions touchant à l'émancipation des femmes suscitent ou susciteront de telles mobilisations collectives ? Quelles organisations existent, se développeront ou verront le jour, avec quels objectifs et quel impact ? Il est impossible de le savoir à l'avance, ni de le résumer par une généralité. De la même manière qu'il est impossible de fixer à l'avance l'attitude que des révolutionnaires communistes devront avoir vis-à-vis de telles manifestations ou organisations, jusqu'où et sous quelle forme ils devront les soutenir, voire y militer. Toutefois, il est clair que pour des révolutionnaires marxistes conséquents, il ne saurait exister une « question féminine » placée au-dessus des classes, et pour laquelle le combat fondamental entre prolétariat et bourgeoisie devrait être mis entre parenthèses. Sur ce point, je ne peux que renvoyer aux résolutions de la jeune IIIe Internationale sur la question féminine, à l'époque où elle était encore révolutionnaire. Les circonstances ont bien changé ; le style et le vocabulaire ont parfois vieilli. Mais sur le fond, ce texte cristallisait une expérience qui n'a jamais été dépassée depuis lors et dont les leçons, malheureusement, ont bien souvent été oubliées même par ceux qui disent s'en réclamer.
Je reviens en arrière, puisque ce billet a été écrit en 2014. Si la lutte des femmes est inséparable de la lutte de classe, on en convient, la classe ouvrière elle-même et surtout les révolutionnaires marxistes ont oublié trop souvent de reprendre et de défendre les revendications des femmes. Dans mon essai sur la genèse de la reproduction humaine, j'y avance que oui, il y a un rapport entre la préhistoire et la domination actuelle des femmes. Je conteste donc votre argument aboutissant à l'inutilité d'une organisation autonome des femmes, même sous une société nouvellement socialiste. En fait, sous le capitalisme, (réf à la révolution française de 1792) où les droits des femmes (y compris les ouvriers, les colons et les colonisés) ont été oubliés, elles ont dû s'organiser de façon autonome pour les gagner; investissant tous les secteurs et toutes les structures sociales avec leurs comités non mixtes. Ce que je crois, c'est qu'elles doivent maintenir ces comités non-mixte sous le socialisme afin qu'elle ne soient pas reléguées dans le seul secteur de la reproduction comme aujourd'hui. 30,000 ans de domination ne peut certainement pas s'effacer en quelques années!
RépondreSupprimerAvant de discuter plus avant du fond, j'ai souvent lu des accusations telles que celle que vous formulez : « la classe ouvrière elle-même et surtout les révolutionnaires marxistes ont oublié trop souvent de reprendre et de défendre les revendications des femmes ». J'aimerais bien savoir à quels partis, époques ou épisodes vous faites allusion précisément.
SupprimerDans mon essai je parle des années 70, des marxistes-léninistes en particulier et aujourd'hui, la Tendance communiste internationaliste. En général, on ne comprend pas ce qu'est le contrôle de la reproduction au sens large. Pour la classe ouvrière, il faut quand même dire que les syndicats ont accepté les comités non mixtes faisant avancer la conciliation travail-famille, les congés de maternité, etc. Mais ce n'est pas constant, on a vu au Québec les syndicats reculer devant l'austérité coupant dans le conditions de travail des femmes en particulier (secteur de la santé, travail social, éducation). Ce qui me fait dire que la division sexuelle du travail est toujours présente et intense.
SupprimerC'est là où on ne se comprend pas vraiment. Je ne veux vexer personne, mais les maoïstes des années 1970, et un de leurs courants en particulier, ce n'est pas « les révolutionnaires marxistes » (tout au plus « certains » révolutionnaires marxistes, et sans vouloir être polémique, même cette proposition pourrait se discuter). Alors, que la division sexuelle du travail et les préjugés qui lui sont liés soient encore prégnants, c'est une évidence. Mais dans les quelques années où il a construit des organisations puissantes, voire où il a dirigé un État (je pense bien sûr aux première années de la révolution russe), le mouvement ouvrier révolutionnaire s'est distingué par une politique très vigoureuse, dans ses propres rangs et vis-à-vis de l'extérieur, pour l'émancipation féminine, en actes comme en paroles. Et les féministes qui l'accusent aujourd'hui d'avoir relégué ce problème au second plan sont, dans le meilleur des cas, fort injustes.
SupprimerJe ne nie pas les avancées des femmes sous la révolution russe. Cependant, même Kolontai restait très critique du succès de la lutte des femmes. Ce qui me chicotte, c'est bien le refus des marxistes de reconnaitre l'auto organisation des femmes. C'est ce que vous niez dans votre article. Or Marx lui-même défendait l'idée. Et bien sur, les femmes n'auraient pas fait tout ce chemin sans cette organisation en comité non-mixte. Je vous invite à lire mon essai sur la question, qui n'est pas encore publié. Vous pourrez probablement l'enrichir de vos immenses connaissances, sur la préhistoire en particulier!
SupprimerAvant que je tente de vous répondre sur le fond : à quels écrits de Marx faites-vous allusion en disant qu'il défendait cette idée ?
Supprimer"After the Paris Commune, when Marx noted the important role women played, he proposed in September 1871 that the International set up women’s branches of the International. This was not to rule out branches “of both sexes”, but if they needed women-only branches to organise the growing numbers of women workers, then so be it.23" cité dans Nimtz, Marx and Engels, pp.199-202. Un lien : https://marxistleftreview.org/articles/marx-and-engels-on-womens-and-sexual-oppression-and-their-legacy/#_edn23
Supprimeret aussi sur la révolution russe au chapitre GENOTDEL et organisation non-mixte: https://www.gaucheanticapitaliste.org/bolcheviks-et-revendications-feministes-une-relation-tumultueuse/
Nous avons décidément du mal à mettre les mêmes choses sous les mêmes mots (ce qui n'est pas grave, mais qui ne facilite pas la compréhension mutuelle !). Des deux références, seule la première fait allusion à une position exprimée par Marx - et encore est-ce de manière indirecte, sans qu'on puisse voir les mots de Marx lui-même. Cependant, pour autant qu'on puisse en juger, ce que préconise Marx n'est pas une « organisation autonome des femmes » mais de créer des branches uniquement féminines pour ORGANISER les femmes TRAVAILLEUSES (je ne crie pas, je souligne comme je peux avec ce que permet l'interface !). Dès lors, il n'est pas question d'organisations sur la base du sexe, qui mêleraient donc femmes ouvrières et bourgeoises, mais d'une organisation spécifique, sous la direction politique du mouvement ouvrier révolutionnaire, de la fraction féminine du prolétariat, comme il pourrait organiser spécifiquement sa fraction jeune. Et c'est totalement différent.
SupprimerPour prendre une comparaison, c'est toute la différence entre un parti révolutionnaire prolétarien qui choisirait d'organiser spécifiquement une minorité nationale ou de couleur, et un parti qui se proposerait de défendre les intérêts de cette minorité indépendamment de la lutte des classes qui la traverse.
Je saisis la nuance...entre parti existant et son absence. Les femmes de la classe ouvrière n'ont pas attendu le parti pour s'organiser, à l'intérieur de toutes sortes d'organisation (syndicat, parti politique, communautaire, commerciale, etc) pour faire avance leurs droits démocratiques et politiques. Les comités non-mixtes ont fait avancer leur cause aussi sur leur besoin en tant que reproductrice (congé de maternité, service de garde, etc) C'est le cas actuellement. On me sert souvent l'argument que c'est un mouvement interclassiste, ce qui est vrai, tout en niant leur forme d'organisation qui pourtant en est un autonome, comme nous préconisons face aux partis politiques et syndicats dans les luttes. La lutte pour l'avortement par exemple, ou plus généralement pour le contrôle de leur corps, ce n'est pas vraiment une revendication bourgeoise puisque ces femmes ont les moyens financiers pour ce faire. Que sera l'avenir de ces comités non-mixte, il est à peu près certain qu'ils seront des "branches" dans toutes les organisations futures, politiques ou non dans une société socialiste en transition. Je me demande bien à quoi ça sert de nier leur nécessité.
SupprimerDésolé d'avoir tardé à répondre. J'ai bien l'impression que la discussion repose sur un malentendu, dont je suis en partie responsable. En fait (il m'a fallu le relire pour le réaliser !), mon billet portait sur la possible persistance durable, dans une société communiste achevée, de l'oppression masculine – et uniquement cela !
SupprimerAprès, sur l'existence d'organisations féminines spécifiques et sur l'attitude que des révolutionnaires prolétariens pourraient avoir vis-à-vis d'elles, il me semble justement écrire qu'il n'existe aucune réponse toute faite, mais une boussole fondamentale : le fait, pour ces révolutionnaires, de ne pas séparer la question féministe de la questions sociale en général.
Donc, je ne parlais pas du tout de la période de transition, et je ne niais nullement le fait qu'y existeraient des organisations se plaçant spécifiquement sur le terrain du féminisme.
merci de la clarification! En fait, je pense que ce qu'il faut faire c'est de ne séparer production et reproduction, chacun bien sur, méritant une analyse particulière.
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