À propos de Narcisse Pelletier
Narcisse Pelletier n'a pas seulement eu une vie hors du commun : il a également laissé un témoignage des plus précieux et des plus rares du point de vue de l'ethnologie.
Engagé comme mousse, il fit naufrage en 1858, à l'âge de quinze ans, sur les côtes du nord-est de l'Australie. Il y restera dix-sept ans, adopté par une tribu locale, avant d'être à nouveau recueilli - ou plutôt, enlevé, par un navire anglais. De retour en France, Pelletier, qui avait presque tout oublié de sa langue natale, confiera ses souvenirs à un lettré qui les publiera sous le titre "Chez les sauvages".
Les souvenirs de Pelletier, bien que courts, sont d'un extraordinaire intérêt ; ils font partie de ces rares cas où des Occidentaux purent observer des sociétés primitives qui n'avaient encore virtuellement eu aucun contact avec une société plus avancée - généralement, les ethnologues arrivent bien après les missionnaires, les commerçants et les soldats, dans cet ordre ou dans un autre. Et les principaux éléments que rapporte Pelletier sur cette société de chasseurs-cueilleurs qui ignoraient jusqu'à l'arc, qu'il s'agisse de la situation des femmes, de la guerre, des tabous ou des punitions, corrobore ce que l'ethnologie savante ultérieure confirma des décennies plus tard.
Si je parle de Pelletier, c'est que j'ai découvert à la télévision qu'un romancier, François Garde, venait de publier un livre inspiré de sa vie : "Ce qu'il advint du sauvage blanc". Apparemment, il s'agit d'un récit très libre, qui ne s'appuie que de loin sur les faits réels.
Effet de cette parution ou non, la réédition du texte de Narcisse Pelletier, qui datait d'une dizaine d'années, est dorénavant indisponible. Cela coïncide presque avec sa première traduction en anglais, chez un éditeur australien, sous le titre : "Pelletier, the forgotten castaway of Cape York". Espérons que cette indisponibilité ne soit que provisoire. Il serait tout de même dommage que les lecteurs français soient dorénavant obligés de se procurer ce texte en anglais en le faisant venir des antipodes...
Engagé comme mousse, il fit naufrage en 1858, à l'âge de quinze ans, sur les côtes du nord-est de l'Australie. Il y restera dix-sept ans, adopté par une tribu locale, avant d'être à nouveau recueilli - ou plutôt, enlevé, par un navire anglais. De retour en France, Pelletier, qui avait presque tout oublié de sa langue natale, confiera ses souvenirs à un lettré qui les publiera sous le titre "Chez les sauvages".
Les souvenirs de Pelletier, bien que courts, sont d'un extraordinaire intérêt ; ils font partie de ces rares cas où des Occidentaux purent observer des sociétés primitives qui n'avaient encore virtuellement eu aucun contact avec une société plus avancée - généralement, les ethnologues arrivent bien après les missionnaires, les commerçants et les soldats, dans cet ordre ou dans un autre. Et les principaux éléments que rapporte Pelletier sur cette société de chasseurs-cueilleurs qui ignoraient jusqu'à l'arc, qu'il s'agisse de la situation des femmes, de la guerre, des tabous ou des punitions, corrobore ce que l'ethnologie savante ultérieure confirma des décennies plus tard.
Si je parle de Pelletier, c'est que j'ai découvert à la télévision qu'un romancier, François Garde, venait de publier un livre inspiré de sa vie : "Ce qu'il advint du sauvage blanc". Apparemment, il s'agit d'un récit très libre, qui ne s'appuie que de loin sur les faits réels.
Effet de cette parution ou non, la réédition du texte de Narcisse Pelletier, qui datait d'une dizaine d'années, est dorénavant indisponible. Cela coïncide presque avec sa première traduction en anglais, chez un éditeur australien, sous le titre : "Pelletier, the forgotten castaway of Cape York". Espérons que cette indisponibilité ne soit que provisoire. Il serait tout de même dommage que les lecteurs français soient dorénavant obligés de se procurer ce texte en anglais en le faisant venir des antipodes...
Je viens de terminer la lecture de l'ouvrage de François Garde et je reste sur ma faim. J'aimerais bien trouvé le livre Chez les sauvages [Broché] afin d'apprendre la vraie histoire de Narcisse Pelletier. Je vie au Québec et j'espère que l'éditeur du livre fera une ré-édition.
RépondreSupprimerSylvie Bornais
Vu que le texte fait désormais partie du domaine public, il devrait être possible de l'obtenir gratuitement en version numérique. Je ne comprends pas pourquoi Google Books ne le propose pas.
RépondreSupprimerJe n'en sais pas plus que vous, mais si vous demandez à Google, je veux bien que vous me transmettiez leur réponse !
RépondreSupprimerCela dit, j'ai glissé récemment dans le tuyau de l'oreille d'un éditeur (Anacharsis, pour ne pas le nommer), qu'il pourrait être une bonne idée de rééditer ce texte, couplé par exemple avec le récit de William Buckley (sur lequel je suis précisément en train d'écrire un billet). Peut-être pouvez-vous également leur écrire pour appuyer cette demande ?
Cordialement
Comme dit dans le premier commentaire, à la fin du livre de F. Garde, je suis restée sur ma faim et fort déçue. Et je m'interroge sur la raison d'être de ce livre, que je qualifierais de creux, vide. L'histoire est fabuleuse, d'un point de vue humain et ethnologique. Je m'attendais à découvrir des informations sur le mode de vie des Aborigènes, par exemple, sujet essentiel complètement occulté par "le défaut de mémoire" du naufragé. Et qu'apportent les transformations de la vérité apportées par l'auteur ? Je comprends que lorsque l'on manque d'éléments, il faille en ajouter pour rendre le récit cohérent. Mais modifier autant le peu que l'on sait et sans que ça n'apporte rien au récit, bien au contraire, je ne comprends pas et ne puis que déconseiller vivement la lecture de ce livre qui m'aura finalement fait perdre mon temps.
RépondreSupprimerJe viens moi aussi de finir ce livre qui, de mon point de vue, ne valait pas de prix (Goncourt ou autres). En effet il est plat, mal écrit (j'ai relevé plusieurs erreurs). De plus, l'auteur manque de vocabulaire car certains reviennent sans cesse (par exemple épars). Bref, moi aussi j'ai perdu mon temps...
Supprimerje suis totalement d'accord avec toi ...
SupprimerLes Editions Cosmopole ont publié en 2001 "Chez les Sauvages - 17 ans de la vie d'un mousse vendéen dans une tribu cannibale" comprenant notamment le texte complet de Constant Merland, le fac-similé des lettres de Narcisse Pelletier à ses parents, les partitions des quatre chants rapportés par Narcisse Pelletier. Disponible sur Amazon.
RépondreSupprimerchristopheforrer@gail.com
Je connais bien cette édition, pour en posséder un exemplaire... et c'est vers elle que pointe le lien fourni dans mon billet !
RépondreSupprimerMais je le répète elle n'est désormais plus disponible, ni sur Amazon, ni ailleurs, étant épuisée depuis plusieurs années.
Bonjour,
SupprimerJ'ai lu le livre de François Garde et comme vous, malgré tout l'intérêt littéraire, je n'ai pas aimé le "grand" écart entre le roman et la réalité historique, surtout pour nos amis australiens.
La réédition n'est peut-être plus disponible, mais le livre de Constant Merland a été scanné et est disponible sur Internet. Rendons à César... Ci-dessous un extrait de l'article de Stephanie Anderson d'avril 2012(Ca devrait vous parler) où j'ai trouvé le lien:
"L’ouvrage de Merland, Dix-sept ans chez les sauvages. Narcisse Pelletier, Paris, E. Dentu, 1876 est accessible en ligne via le catalogue Mura de l’Australian Institute of Aboriginal and Torres Strait Islander Studies http://www.aiatsis.gov.au/collections/muraread.html
Cordialement.
cattiaux.jacques@gmail.com
Je dirais même plus : Stephanie Anderson m'avait elle-même écrit en fournissant le lien vers la version électronique (à laquelle deux pages sont malheureusement manquantes). C'était dans ce billet.
SupprimerBien cordialement
Je souhaite ici défendre le livre de F. Garde, qui, certes, n'apporte pas de réponse mais n'en est pas moins passionnant. Le passage de Pelletier d'un monde à l'autre est poignant et va droit au coeur; le récit de celui qui le recueille permet une réflexion sur les préjugés difficiles à surmonter lorsqu'on a grandi avec. L'absence de réponse est, hé trouve, salutaire pour la réflexion personnelle du lecteur.
RépondreSupprimerJe recommande ce livre absorbant et poignant.